1614 Châtillon-sur-Chalaronne
Le pénultiesme jour du moys de jullier mil six centz et quatorze, un mercredy à cinq heures après midy, la tempesteest tombée en divers lieulx, despuys la rivière de Lhoyre jusques aux Alamaigne, et est tombée de telle rutesse qu’elle a gasté entièrement là où elle est tombée, a mis par tere beaucoupt d’arbres à Sainct-Jullien-sur-Veylle, Sulligniat et aultres lieux. Ainsy le certiffie pour l’avoir veu.
Philippe Besson, notaire à Châtillon-sur-Chalaronne
1628 Montagnieu
A Montagnieu, le 17 julliet 1628, heure de vespre, est tombé de grosse tempeste qui oy gaté les fruit de la terre ; et le premier oust 1628 est tombé grosse grelle et tempeste. Au mois de décembre, an susdit, le gelle a gasté les raisin dans les vignie.
Auteur inconnu
1630
1630 Montagnieu
le 25 julliet 1630, hure de verpre, est tombé à Montagnieu grosse tempeste qui a gasté en partie les fruit des vignes
Auteur inconnu
1638 Bourg en Bresse
Le vingtseptiesme juin 1638 a esté ensépulturé dans le cimetière de l’église Notre Dame de Bourg Claude Mussard, filz de Jean Mussard, faiseur de bas de laine habitant à bourg, lequel Claude, agé d’environ vingt-deux ans, le jour de la feste Nativité sainct Jean Batiste dernier, estant en la rue Bourneuf sur les neuf à dix heures du soir, s’entretenant en discourt avec une fille et un aultre garçon soldat à la porte d’une maison de ladicte rue, furent tous trois ensemble frappés du fouldre qui les renversa par terre, dont ledict Claude est mort et la fille est encore à présent bien malade. Le soldat est demeuré sai et sauf. Chose merveilleuse que ce fouldre tombant dans la chambre dudit Bourneuf et enleva les plattes de la chambre haulte de la maison de Basserat sans endomager aucunement une femme mariée qui y étoit, descendit par le fenestre en la chambre du second estage et se glissa par un trou qui regardoit par la porte sur les trois surnommés .
Dieu face miséricorde au défunct, conserve les deux aultres et nous préserve de semblable accident.
Le tout s’étant passé ainsy que dessus, en foy de quoy j’ay signé.
Gringoz, sacrestin et convicaire.
1639 Montagneu
le 21apvril 1639 et le jour du judy Saint, il est tombé de nege au Montaniez et demeuré le 22 du présent moys jusque à mydy, à gâté la vigne de la Choz et partye du replact et le noyer au Montanieu. Et le 23 jour Saint-Georges, sanmedy de paqes, a faict geler au bas et gasté les noyers au bas et parties des vignes en tous le lieu de cepte province et aussy voisinage.
Auteur inconnu
1642
1642 Montagnieu
L’année 1642, le 5, 6, 7 apvril, la gale a esté blanche au bas et faict mal à quelque noyer et ausy au plante et à tous le bas au poches des dites plantes.
Auteur inconnu
1644 Montagnieu
« L’année 1644, le jour et feste Invention Saincte ( 3 mai), la gale ( le gèle) a faict blanche au bas et a gasté la vigne et plante et aussi sur voysins au bas.
Et le 8 de may anno sucdictes 1644 a faict une extreme gale qui a gasté les vigne tout à faict au bas et en partie au dessus. En tout le pays, le vin a valu 5 sols le poct. »
Auteur inconnu
1658, Chazey-sur-Ain
Gel et Grandissime froid:
Le dimanche vingt-septième janvier mil six centz cinquante huict, il fit une sy grande froid et gel que la rivière d'Ain, vers les Liesepes, estoit tellement gellée qu'on y glissoit et passoit de bord à autre. Laquelle rivière, homme de mémoire n'a veu estre gellée que ce dit jour, ainsy je certiffie.
Etienne Clerc, Notaire à Chazey-sur-Ain
1658 Saint-Trivier-de-Courtes
Le 28è apvril, dimanche de Quasimodo 1658, il a tombé de la neige tout le jour et encoures devant qu’il fust jour, l’especeur d’environ demy pied ; et a demeuré jusques à 3 heures apprès midy du mardy devant qu’elle fusse toute fondue sans avoir aucunement gelé. Dieu grâce du moins que l’on aye cogneu.
La moisson d’icelle année et récolte a esté fort petite, car il a rabattu du bled plus que la moitié de l’année précédente.
François Babel, notaire à Saint-Trivier-de-Courtes
1662 Chanoz-Chatenay
En la présente année 1662, le soir de la feste Conception Nostre Dame 8è de décembre, il fit des si grandz verglatz ou regel sur la terre, sur les arbres, vignes et autres, que homme que de ce temps n’en a veu ny ouye dire en avoir esté jamais de semblable. Lesquelz ont durés l’espace de douze jours entiers, qu’ilz s’en allairent par le moyen d’un grand vent. La feuille des bledz et poil d’herbes estoyent dépoignés, lesquelz vergletz mirent à bas quantité de piedz d’arbres et en rompirent beaucoupt d’autres, l’hivert ayant esté sy rigoureux que l’on n’en a veu un semblable.
Claude Monier, notaire de Chanoz-Châtenay
1669
1669-1670 Verjon
Il à gelé les 22, 23 et 24 avril 1669 en telle sorte qu’il y avoit par tout de glace de l’épesseur d’un grand chenêt et sy les vignes fussent avancés, elles fussent gellées mais Dieu Grâces, il n’a gelé que quelques borjons des plus avancés . Lors n’a plu gelé, Dieu soit bénit.
1669 :
Il y a heu asses de foin, très bon, passés par le beau temps, Dieu grâce. Les moisson médriocres en ce païs, faictes en beau temps et grande chaleur, Dieu soit beni. Le tiers moins que l’année dernière, l’on a faict belles semailles, Dieu grâces. Peu de regain, passé en temps de sécheresse. Les raisins murissent sans pluys. L’on a vendangé par lors sans pluys : tiers de vendanges et très bon vin. Il vaut 14 livres le poinçon jusque aux Roys.
L’hivert a commencé à la saint Thomas par froid et le 2 et 3 janvier 1670, il a gelé sur une grande abondance de neige, tant et sy fortement que les vignes en fond sont gelées, et du despuis encores froid jusques au commencement de mars. Le vin est enchèry de 2 livres pour poinçon. Il vau 22 livres à Ceysériat ce 5é mars 1970.
Les vignes qui ne sont pas gelées de l’hiver sont belles, Dieu grâce.
1670 :
Les noyers sont gelés de l’hivert à Verjon despuis le village en bas, comme aussy en toult la Bresse et aux hautes montagnes. L’huille de noix vaut aux mois de novembre et décembre 20 sol la lampe à Bourg.
Claude Chambard, notaire à Verjon
1681 Marlieux
Je soubsigné certiffie que l’hivert a commencé le jour de la saint André ( ?), sur lequel est tumbé de nege le cinquième novembre et ainsy continué de gellé et negé de temps à autre jusques au quinzième de febvrier, sans discontinuer de geller, en sorte qu’il y a heu pendant ledit temps deux pied de glasse d’espesseur et deux piedz de neges par la campagne ; en sorte que par le moyen des amas de neges qui estoit par les fossés et les lieux creus de l’hauteur d’un homme, on a peu sortir des maisons avec applys et charrettes pendant ledit temps, et ladite nege n’a esté fondue que le sixième apvril nobostant les fréquentes pluyes qui ont commencés le quinzième fébvrier. Bien plus : dixhuitième juin de la mesme année, dans un temps de grande chelleur, l’on a trouvé de glasse par la campagne par le moyen d’une matinée fresche.
Desbonnes, notaire à Marlieux
1699 Verjon
L’hiver a esté fort doux depuis les grandes pluyes qui ont fait en octobre et novembre 1698 et qui ont empesché de semer une partie du froment de Bresse.
Le mois de mars est fort rigoureux car le 5é il commençat à neger et quelques jours après, le nege fit mine de s’en aller ; mais le 11é au soir, il recommençat à neger et continua jusques au lundy sans beaucoup d’intermission et ladite nege at duré jusques au 10 ou 12 avril. Ledit mois d’avril a esté fort pluvieux et froid.
Les chaleurs de l’été de juin 1699 ont été excessives et ont duré jusques à Noël, toujours en diminuant. Le temps à été toujours fort beau, fit peu de pluie.
Joseph Chambard, Notaire à Verjon.
1699 Léaz
Nota que cette année 1699, il a fait une si grande sécheresse que depuis la saint Claude jusqu’à la saint Denis, la terre n’a pas esté bien humectée pour estre comme l’on dit brouée, tellement que la pluspart des orges on meuri sans espier. Le bled a esté fort cher cette année . Ils’est vendu jusqu’à dix-sept francs à Collonge. Les vendanges ont esté asses belles et bien meures, et dans le temps de laa vendanges, il est survenu une si grosse bise qu’elle a abbattu une partie de la vendange, et cette année, j’ay esté friponné dans mon dixme, j’ay esté contraint de faire trois voyages à Chambéry pour en porter mes plaintes à Monsieur le marquis de Condé, commandant en Savoye, contre (biffure).
De Genève, curé de léaz
1700 Dompierre-sur-Veyle
Le vingt-un juillet mil sept cent entre midy et une heure, il est tombez une gresle si extraordinaire dans la parroisse de Dompierre et de Chasteney, qu’elle a accablé ce qui s’est trouvez d’animaux dans les champs, puisqu’on trouvoit les lièvres, les oiseau,les renards morts dans les endroits où le gresle les surprenoit. Les ayes vives en ont esté froissés et deschiré et l’on diroit, à voir les arbres, que l’on est au mois de février. Et qui plus est, les couverts des Mas Blan et Massard ont esté entierement froissez et les tuilles fracassé par la grosseur et abondance des pierres qui tombèrent pendant demy heure. Les gros bled et chanvres qui estoint parfaittement baux ont esté tellement destruicts, qu’on ne sçavoit ce qu’ils estoint devenus et les bleds qu’on avoit seulement commencez à moissonner, feurent entièrement enterrez et bien d’autres accidents qui arrivèrent. Ainsy le certifie aux siècles advenir.
Pingeon, curé de Dompierre-sur-Veyle
1702 Verjon
La fin du mois de mars a été fort chaud et a continué jusques au mercredi 5é avril qu’il a negé tout le jour, et la jour suivant, la bize s’étant tournée, il a fortement gelé le vendredy 7é avril et les 2 jours suivants, ce qui a gâté toutes les vignes qui étoient très encornoués. L’on ne croit pas de faire aucun vin la présente année 1702 et très peu la suivante. Nonobostant ladite gelée, l’on a fait encor des vendanges médiocres dans le Revermont, mais le vin est verd. Nous avons été grêlé à Verjon par deux fois ladite année 1702.
Joseph Chambard, Notaire à Verjon.
1709 Saint-Maurice-de-Gourdans
L’an et jour que desus a esté enterré Simon Plantiern âgé d’environ quarante ans, lequel a esté retrouvé mort dans les neiges à cause du froid excessif qu’il a fait cette présente année. Les blés mesmes estant entièrement perdus, l’on a esté contraint de resemer les terres d’orge ou autre blés, touts les arbres mesmes ont esté endommagés, notament les noyers aussy que les vignes.
Chauvin, curé de Saint-maurice-de-Gourdans
1709 Montanges
Cett’année est remarquable par le gros hyver qu’il a fait. Le froid a esté si excessif qu’ayant commencé la veille des Roys à six heure du soir à tomber de la neige jusqu’à neuf pieds de pleine chute, il a gelé les vignes,noyers,chesnes et autres arbres. Les bleds d’hyver, le froment et seigle furent perdu dans toute la France. La mesure de froment s’est vendue sept livres et dix soles ; le vin cinquante livres la sommée et quinze sols le pot, dix sols la livre de pain. Les froments estoient au finage d’arrière, qui se sont conservés sous la neige et ont esté très bon. Les seigles estoient au finage d’amon, on esté perdu par la gelée, la bize ayant enlevé la neige. L’on a resemé de l’orge dans toute la France qui a produit au centuple, sans quoy il y auroit eu famine cruelle. Les légumes que l’on a semé ont également produit une grosse abondance. Ainsi l’on a vus la providence divine se manifester en baissant les semailles de Pâques, ce qui a servi à faire subsister les peuples qui seroient péris de famine. Cett’année, les pauvres alloint ramasser les herbes des prés et par les champs pour faire la soupe, qu’ils mestoint avec un peu de farine et de l’ail. Il n’y a pas eu par la grâce de Dieu des maladies comme l’on s’attendoit à cause des mauvais aliments.
Guillot, curé de Montanges
1709 Hauteville
Répertoire de l’année 1709, année de disette causée par le rigoureux hyvers qui l’a précédé avec une gelée générale.
Guillaume Philibert Billon, notaire à Hauteville
1709 Dompierre-sur-Veyle
1709 Revonnas
1709 Villereversure
1709 Saint-Etienne-du-Bois
1709 Revonnas
1709 Brénod
1717 Chézery
L’an que dessus et le huit dudit mois de janvier, après plusieurs mauvais jours de neige, la nuit du sept au huit, il s’éleva un grand vent qui fit de gros amas de neige sur le haut de la montagne de l’Ebelly et excita sur les dix heures du matin une avalanche si rapide, qui venant se jetter sur le village de Noirecombe, y renversa et périt entièrement cinq maisons et la moitié d’une autre, tua vingt personnes cy bas nomées, une quantité considérable de bétail et renversa aussy un grand nombre d’arbres, en un mot, tout ce qui se trouva au devant périt.
Les personnes qui furent tuées et ensevelies sous les ruines des maisons sont premièrement :
François Blanc dit le bouille, âgé d’environ septant ans, Marie La Racine, femme de François,
Fils dudit François Blanc, âgée d’environ trente huit ans qui étoit enceinte et pr^te d’accoucher, Pernette sa fille âgée d’environ seize ans, Anne, aussy sa fille âgée d’environ onze ans et Claude François, d’environ cinq ans ; Marie Juillard, veuve de Nicolas Chabod dit la rose, âgée d’environ cinquante sept ans, Rolande sa fille sa fille de trente deux ans, Louys, son fils âgé d’environ vingt trois ans, Roland âgé de seize et François de douze et Marie Mermond qui demeuroit dans la même maison, âgée d’environ soixante neuf ens ; Philippe Marechel, âgé d’environ cinquante deux ans, Marie Noir dit La Quatre , sa femme, âgée d’environ trente neuf ans, Jean leur fils de huit ans, François de six, Roland, aussy leur fils de deux. Il n’est resté personne dans cette famille ; Philibert Chabod, veuve de Claude Cabel dit Bebel, âgée d’environ septante ans, laquelle a été réduite en cendre étant tombée dans le feu de sa cheminée. On a trouvé que ses entrailles et une main qui furent ensevellies au cymetière avec les autres.
Toutes les personnes cy devant nommées sont mortes sans sacrement, à la réserve de François Chabod, agé de douze ans, qui fut trouvé en vie après trois jours et trois nuicts entières et quelques heures. Il a receu le le sacrement de pénitence et étoit d’une mémoire et d’une présence d’esprit incroyable, quoyqu’il eut les bras brisés et entièrement rompus en plusieurs endroits et le reste du corp tout meurtrit par les grosses pierres qu’il avoit sur luy et décéda quelques heures après.
Jordan, curé de Chèzery
1718 Villereversure
1719 Villereversure
La même année a esté malheureusement menée d’une sècheresse fort longue qui commença le dixiesme de may et finit seulement le quinzième de septembre. Elle avança fort les vendenges hors le tems de coutume. On les commença icy le cinquième de septembre. Cette facheuse saison causa un grand nombre de fièvre malignes et encore plus de flux de sang, qui rendirent les cimetières plus bossus que l’année précédente. En certaine paroisse, il mourut près du quart dudit lieu et pendant quatre mois, on fut contraint d’aller moudre ailleurs. L’on a remarqué que de plusieurs endroits ont a esté pour avoir de la farine jusqu’à dix lieu sans pouvoir moudre. Il n’y eut point de menu grains ceste même année par rapport à la sècheresse excessive, ce qui fit monter le froment jusqu'à cinquante sols la mesure ; Dieu nous préserve d’une semblable année !
Les animeaux ressentirent également sa vigueur : les juments avortèrent toutes, n’étoient nourries que de paille. N’ayant trouvé du foin dans les prés que du quart de la coutume ordinaire, il se vendit six livres la charrée et par succroît de malheur, l’argent descendoit et augmentoit de quinze en quinze jours. Les espèce ne furent jamais si haute qu’en ces tems : les louis d’or valloient trente six livres et les escus qui pesoient une once : quinze-livres, et ensuite les liards en valoient deux. L’on fesoit les payement avec des billet de monnoye ou billets de banque et personne ne pouvoit avoir de l’argent chez luy qu’en petite quantité selon la condition. Il fit pendant cette sécheresse deux pluyes qui ne durèrent qu’un jour chacune sans apporter aucun soulagement.
Jacquet, curé de Villereversure
1723 Villereversure
pendant cette année, je ménajay tellement mes parroissiens que je fis élever des planches pour aller à Cormarant malgrés les bourgois apposants, mais ce fut avec bauccoup de peine. Cette même année fut très ingrate en foin et l’on fut abligé de faire des regains, ce que l’on avoit pas encore veu. La récolte des menus grains fus médiocre, celle des bled assé bonne, mais celle de vin fut aussy abondante que celle de 1720. On ne trouvoie pas des flûes à achepter et l’on fut contrains de foncer quantité de cuves, le vin fut si bon que les Maconois en acheptèrent beaucoup dans le Revermond. La sécharesse fut si longue en printems et en esté, que l’on fut obligé d’aller moudre à cin, à six lieu loin, plusieurs souffroient la faim avec leurs bleds.
Jacquet, curé de Villereversure
1724 Villereversure
Pendant le même année 1724, il eut un esté très chaud pendant lequel fit une si grande séchresse, que l’on fut contraint d ‘aller moudre à quartre lieu loin d’icy. Les pères de Sélignat vendoint du pain.
La saison fut assé bonne et il eut grande cantité de vin très bon : l’on fonça plusieurs cuves par tout le vignole, et les futes furent très chères, huict livres le tonneau neuf.
Monseigneur l’Intendant de Bourgogne fut envoyé sur les limites du Royaume du coté de Savoye parce que le duc de Savoye empiétoit sur la France. Un de ces courriers de l’Intendant fut tué par les Genevois qui soupsonnoint quelque chose contre eux .
Monsieur le prieur don Prenel de Silignat fut aussy en dispute ave Monsieur le Baron de Boha
Qui mourut cette assemblée dans le dit lieu sans rien faire.
Le roy fit faire en cette même année des grands chemin depuis Transbourg jusqu’à Lion pour la commodité des poste et du commerce pour le public. Chaque parroisse fut commendé pour y travailler.
Jacquet, curé de Villereversure
1725 Villereversure
Pendant la présente année, il n’est rien arrivé de particulier si ce n’est que l’abondance des eaux a esté si grande, que les planches de Cormorant ont esté entraînée les eaux et celles de Noblens et ailleurs étoint inparticables. L’anné fut pluvieuse depuis Pasques jusqu’au Careme suivant, de sorte que l’on a pas peu trouver un moment favorable pour faucher, moisonner et vendanger. L’on perdit beaucoup de grains à cause des pluyes continuelles, ce que les viellards n’avoint jamais veu.
Pendant la même année, il mourut une quarantaine de petit enfants de la petite vérole.
Le pape Benoît 13 a tenu un Concile national les festes de la Pentrcôte de cette l’année.
Le Roy de France ce mariat aussy laditte année en septembre et institua le cinquantième denier dans son royaume avec plusieurs autres taxes dans tous sortes de profession pour la jartière de la reine.
On leva aussy milice l’année suivante.
Les abeilles moururent presque partout cette même année.
Jacquet, curé de Villereversure
1729 Villereversure
1731 Hauteville
1731 Villereversure
L’année susditte présente a esté, Dieu mercy, sans maladie, à cause de la sérénité de l’esté dont la sécheresse a esté sans mesure, ayant demeuré sans plevoir huit mois et demy depuis le mois de mars jusqu’au 14è de novembre qu’il plut si fort que Suran fut débordé en trois jours quoyqu’il étoit à sec depuis Symandre jusqu'à Varambon, chose très surprenante dans l’age de l’homme sans oublier la plus grande difficulté qui fut jamais pour aller moudre, il y eut assé de bled et vin, mais peu de menu grains et presque point de foin, ce qu’on avoit jamais veu. Le quintale de foin c’est vendu 6 livres. Dieu nous préserve de semblable accident. Ont fesoit tuer à la boucherie la moitié de ces bettes à corne et l’on jettoit à la rivière les vieux chevaux.
Jacquet, curé de Villereversure
1733 Villereversure
Cette année 1733 a esté assé fertille en toute sorte de grains, mais peu abondante en vin qui a esté très mauvais à cause que les grains gelèrent dans les vignes, les raisins vinrent aussy bien tard comme au mois de may ce qui fut cause qu’ils ne peurent meurir et restèrent petits parce que l’esté fut tempéré sans grande chaleur.Et pendant lété et l’automne, il y eut de grande maladies qui furent presque universelles comme celle qui régnèrent en mode de rume en janvier, février et mars dudit an. La guerre fut aussy déclarée contre l’empire au commencement d’automne, ce qui obligeat le Roy de lever double milice et de nous menacer d’imposer le dixième, comme il arrivera ensuitte. Le Milanois a esté pris au festes de Noël de la même année, dont on a fait des réjouyssances dans toutes les villes de France et les anciens officiers autrefois remerciés par le Roy dans la dernière paix ont esté recherchés pour la guerre avec leur mesme rang d’officier.
Jacquet, curé de Villereversure
1735 Grand-Abergement
Caude Berthet, dit de l’Hermitan, âgé d’environ soixante-trois ans est décédé le vingthuitième jour de mois de juillet mil sept cens trente-cinq, ayant été tué par foudre ledit jour sous le clocher en sonnant pour le tems a six heures du matin, et , n’ayant donné aucun signe de vie, il n’a reçu aucun sacrement dans ce dernier moment. Il a été ensépulturé le lendemain dans le cimetière de Saint- Amand, en présence de François Aleymoz, Bernard Berthet, Anthelme Berthet et autres illitérés.
Alban Gouge, dit Joseph, âgé d’environ quarante ans est décédé le vingthuitième juillet mil sept cens trente-cinq, ayant été frappé de la foudre ledit jour sous le clocher en sonnant pour le tems à six heures du matin. Et comm’ il jettoit les dreniers soupirs, on lui a donné l’absolution et administré le sacrement de l’extrême onction. Il a été ensépulturé le lendemain dans la chapelle de Jésus, Marie et Joseph, en présence de George Bergoin, Jacques Delouillye et autres illitérés.
Bertrand Viviand, dit Tarvenu, âgé d’environ vingt ans, est décédé le vingthuitième juillet mil sept cens trente-cinq, ayant été frappé de la foudre ledit jour sous le clocher en sonnant pour le tems à six heures du matin. Et comm’ il jettoit les derniers soupirs, on lui a donné l’absolution et administré le sacrement de l’extrême onction. Il a été ensépulturé le lendemain dans le cimetière de Saint-Amand, en présence de Joseph Ogier, Anthelme Mottas, Amand Brunet et autres illitérés.
Joseph Viviand, curé du grand-Abergement de 1726 à 1758
1738 Chaveyriat
Le 1er et le 2è du mois de may de 1738, il neiga et gela.
En l’an 1738, les loups que l’on avoit chassé d’Italie et du Piémont, qui étoient des loups de guerre, mangèrent et dévorèrent le nombre de 22 enfans dans les paroisses voisines de Chaveyriat comme celle de Suligna, Neuvilles, Fleurieux, Clémencia, L’abergement et Saint-Julien-sur-Veyle.
Foillare, curé de Chaveyriat
1739, Arlod
Nota : le 3 may 1739, il tomba, ce qui fut général, une si grande quantité de nege, qu’il étonna tout le monde. Les jours suivant furent si mauvais jusqu’à l’octave du Corps de Dieu, qu’on donna par ordre la bénédiction du Saint Sacrement pendant quinze jours.
1740, Nantua
L’hyver a esté si long que le 3 de may, il commenceat à neiger et il neigeat dix jours et dix nuit de suite, ce qui prit tout le monde dans les alarmes, faute de fourrages.
Nous avons eu tous les mois de la glasce et l’hyver qui avoit commencé le 11 novembre en 1739, continuat iusqu’à la fin du moy de may et le 10 octobre, il commensat à neiger et geler, ce qui causat tant de dommages, que les raisins gelèrent à la vigne et y restèrent presque tous. Les bled n’étoient pas à moitié semé. Point n’étoient levés. Tout octobre et novembre serat de gelés très violentes et un gros hyver. En décembre, des pluies continuelles qui ont duré long tems.
Les menus grains, les jardinage, les chataignes, tout fut entièrement perdu.
Goyffon, curé de Nantua
1740, Hauteville
Remarqué qu’en la présente année, il y a eu des grands orages qui ont renversés et découvert plusieurs maisons dans l’hyvers et au printems. Le second de may, il a negé dans tout le pays jusqu’au dixième du même mois sans discontinuer. Il y a eu ce dernier jour un pied et demy de neige de pleine chute. Les chemins pour lors ont été plus barrés qu’ils ne l’avoient été de tout l’hyvers, depuis le 10 jusqu’au 15. Il a fait assez beau tems jusques au quinze, sans avoir gelé que bien peu, ledit jour quinze. Et pendant la nuit, il a fait beaucoup de pluie. La terre a été débarrassé de toutte la neige et le 16, il est encor tombé de neige qui a couvert la terre partout pays. Depuis le 16 jusques au 22, il a fait des gelées et une bize fortes et extraordinaires. Et jusques là, aucun bétail n’a pu aller paître. Le beau tems a seulement commencé au 25 de may. Depuis ce tems-là, il a fait quelques beaux jours entremêlés de pluye de tems à autre, et les prises ont tellement augmenté qu’à la fin de juin, les bleds et les foins ont presqu’eu la même auteur qu’ils avoient pour lors dans les années communes.
Nota que les 11,12, et 13 octobre, il est tombé de neige dans tous les pays du Bugey, Bresse, Lionnois et pays circonvoisins, de laquelle il est resté à Hauteville 2 poulces pendant quatr’à cinq jours. Pendant cette dernière neige, il a gelé extraordinairement et a gatté presque tous les raisins, attendu qu’ils ne se sont pas trouvé mûrs. Ceux qui se sont trouvés changés et presque mûr, ont encor fait du vin passable, mais les autres en ont fait de si mauvais, que l’on a crains de s’empoisonner en en buvant. Il y a beaucoup de pays où on les a laissé à la seppe. Il y a eu en biens de endroits déffances de s’en servir. Le vin n’a pas été extraordinairement cher, à cause d’une quantité de vieux que l’on avoit concervé partout. Le bondé ( mélange de froment et d’une autre céréale) d’Hauteville a valu 3 livres et l’orge 2 livres 8 sols.
Nota qu ‘à la fin d’avril, dans le tems des plus gros vents, il y a eu un tremblement de terre depuis Saint-Rambert jusques à Rossillon. Au mois de may susdit, il a péri beaucoup de bétail de fin. Il y a des gens qui ont arraché la paille de leurs couverts pour en donner à leurs bestiaux. Le foin n’a été cependant plus cher de 3 livres le quintal en Bugey.
Dieu nous donne, s’il luy plaît, une meilleur année prochaine.
Jean-Claude Billon, notaire à Hauteville
1740-1741 Saint-Paul-de-Varax
Nota que cette année, l’hyver fut d’une rigidité et d’une longueur étonnante, ayant commencé presque à la Toussaint et ayant duré jusqu’au cinquième de may. Il commença le quinzième octobre et à la Saint Martin, les étangs portoient partout. Les avents furent doux et pluvieux, ce qui dura jusqu’au seizième janvier de l’année mil sept cent quarante-un.
Les pluyes fréquentes causèrent des grandes inondations et il me fut assuré le 18 janvier par des gens de Saint-Cyre6au6Mont6d’Or, que la rivière de Saône étoit alle jusqu’au pied du maître d’autel de l’église de Notre-Dame de l’Isle-Barbe.
Gaillard, curé de Saint-Paul-de-Varax
1744 Hauteville
Remarqué qu’en la présente année, nous avons grande guerre en Piémond, en Flandre et Allemagne, ou nous avons fait plusieurs sièges, notament celuy de Fribourg en Briscod, voyé de l’autre part … un hyvers fort long jusques au 22 de may. Les chemins ont été barrés de neiges. On a semé les orges en may et quelques un en juin, dès premiers jours. Les raisins ont été fort tardifs. Une sécheresse durant tout le mois de juin et une partie de juillet qui a pressé touttes les prises et qui les a beaucoup endommagé sur la fin, notament les orges et les foins, qui étoient dans leur commencement de toute beauté. Il y a néantmoins eu assez de foin dans les bon pré et il n’est presque point resté d’orge, lesquels ont été moissonnés en septembre et même sur la fin. Ladite sécheresse avoit bien avancé les raisins. Les pluyes ont été fort fréquentes dès la fin de juillet et ont fait pourrir presques tous les raisins et le vin en a eu fort le gout et n’ont pas été violents.
Jean-Claude Billon, notaire à Hauteville
1751 Retord
Remarque à la postérité : L’hyvers a commencé le jour de la Toussaint de 1750, a continué sans relâche de deux beaux jours jusqu’au 31è may de 1751, ce qui a été cause que faute de fourrage et la saison trop reculée, on a laissé les deux tiers à labourer à Retort et ailleurs comme Chimilieu, Passin, ect. Ce 9è juin, la neige prend pied encore. Girod, curé.
Girod, curé de Retort
1752 Chézery
1752 Arlod
1753 Saint-Paul-de-Varax
Le seizième septembre année que dessus, sur les deux heures de relevé, le tems parfaitement serrin, fut fomé dans l’air comme un grondant du côté de la Suisse, qui surprit plusieurs personnes sensés et fut regardé comme un signe extraordinaire de quelques desseins de Dieu sur nous.
Quod felix faustum fortunatumque sit nobis amen.
Gaillard, cure de Saint-Paul-de-Varax
1755 Arlod
1756, Retord
L’hyvers commencé au quinze octobre 1755 finit enfin aujourd’huy 26 mai 1756.
Girod, curé de Retord
1757 Lochieu
Le cinq de juin, il tomba quantité de nege qui ne causa presque aucun dommage.
Janin, curé de Lochieu
1757 Retord
Nous avons aujourd’hui, quatrième de juin, un grand demi pied de neige qui a occupé ce pais pendant trois jour.
Girod, curé de Retord
1758 Meillonnas
Les vignes et toutes ont gelés cett’année le 17,18, 19, et 20 avril, la neige ayant tombé sur les brost, non seulement en cette paroisse, mais dant touttes celles du Revermond et autres lieux. On a pas cully presque aucun raisin, à peyne a t’on esté dans les vignes, encore ce n’étoit que des égrats.
Enfin dans toutte le dixime de Meillonnaz qui se payé de 12 le 13, il n’y a pas eu cinq tonneaux de cette méchante grape et les années communes, il y en a plus de cent trente.
Le tonneau de vin de l’année 1757 a valut jusqu'à soixante-six-livres.
Dieu veullie recevoir cette afliction en punition du mauvais usage que nous avons fait de cette liqueur. Amen.
Phillibert Bonaventure Faguet, curé de Meillonnas
1762 Arlod
1764 Lochieu
Le 30 septembre il est tombé à Lochieu 3 pointes de doigts de nege .
Janin, curé de Lochieu
1765 Saint-Etienne-sur-Chalaronne
1770 Hauteville
Il faut remarquer que l’hyvert dernier a commencé le 25 décembre 1769 si fort qu’il a barré les chemins jusques au premier de may de 1770. on a seulement commancé à semer les orges au douze du dit à Hauteville. La neige ayant resté si lomptems dessus les bons bleds, qu’elle les a entièrements pourris et il n’y en a eu point du tout dans touttes les montaignes. Il y en avoit au moins quatre pieds et demy de plaine chûte, sans parler des amas qu’il avoit fait d…il y avoit des endroits où il y en avoit au moins de seize pieds, cependant les orges quoyque fait tard, ont été de toutte beauté, le fromant se vendoit à Champagne sept livres et demy et cela a duré presque toutte l’année, le blondé six livres et demy, l’orge cinq livres, le vin a coûté à Hauteville quatorze sols le pot. Le 4 septembre ditte année, il passa un oragans si impétueux qu’il renversa une grande partie des couverts d’Hauteville, Cormaranche, Lompnes et presques touttes les granges de la Rochettaz et dans tout le haut du Valromey, il arrachat près de six mille pieds d’arbres en la montagne de Mazière, les frests de Ruffieu tans cassé qu’arraché le tier, preques toutte la forest auprès du château de Réaux. Cette oragans arriva dans le tems des plus grosses moissons d’orges et les chariots qui se trouvèrent dans la campagne furent tous brisés, le plus sont partis pour ceux qui se trouvent dans la campagne mettre ventre à terre afin que l’oragans ne les enlevassent, le dit oragans arriva sur les quatr’heures du soir. Le 15 dudit mois de septembre, la terre trembla sur les sept heures du matin presque partout. Sur la fin du mois d’octobre, ditte année, il y a eu une incendie à Champagne sui a brûlé depuis chez Mr Pochet le cadet et chez M. Michaux touttes les maison à bize d’icelles, l’hale, l’église et autres à l’exception de la maison d’habitation à Madame Genin. Le feu fut si violent à cause du vent qu’il fondit les cloches. Sans savoir où…étoit allé. Dieu nous préserve d’un tel accidant et nous donne des saisons meilleures.
Nota que l’oragant cy-dessu emporta des tavaillons et ancelles avec des chanvres qui étoient après rouir, depuis Hauteville aux esserts Bichat .
Jean-Claude Billon, notaire à Hauteville.
1771 Hauteville
La cherté des bleds, vin et autres danrée se sont continué touttes cette année comme les précédentes. Il est tombé de neige les 17,18,19 juin ditte année, demy pied de pleine chute dans la montagne de Mazières, qui y a resté jusques au 24 dudit. Cependant, elle n’a pas peut prendre pied dans les villages et autour d’iceux. En retord il y en a tombé un pied. Par conséquant, elle y est restée jusques à la fin du même mois. Le peu de vin du’il y a eu a été assez bon.
Jean-Claude Billon, notaire à Hauteville
1771 Retord
Nota : aujourd 17 juin 1771, il y a demi pied de neige et fait un vrai jour de saint Antoine. Le 18, le 19 de même, les bêtes chez la plupart n’ayant rien de quoy manger, souffrent.
Girod, curé de retord
1773, Cressin-Rochefort
Il a neigé le 4 may 1773 et a fait aussi froit que au gros de l’hyvers. Cependant, il n’y a point de mal, Dieu soit loué. Et le 7 may, il a grillé mes seppes à Granchamp de la gellé.
A la plus grande gloire de Die, il a plut depuis la tout sains jusque à la fin de décembre, ce qui a fait faire les bleds fort tard.
François-Marie Récamier, notaire à Cressin-Rochefort
1779 Cressin-Rochefort
Nota : Il n’a tombé de neige cette année et il n’a pas plu depuis le jour de la saint Silvestre jusque au 20 avril de la présente année. Le 30 avril, il a tombé de la gresle à trois heures aprèz mydy, qui estoit comme des noix, qui a gâtté toutes nos vignes et nos seigles.
Nous venons de finir la présente année trèz malheureuse. Les inondations, la gresle et à moy une maladie cruelle de juin, m’a mis tout à fait dans la misère. J’ay perdu outre ce cinq juments, ce qui m’a porté préjudice de 1800 livres. Monsieur d’Estaing, vice-amiral de France, est arrivé d’Amérique à Brest le 16 décembre après avoir fait évacuer aux Anglois Neuf l’Yorq puis le Grenade, l’Isle de Beaufort et un vaisseau de guerre l’Expériment de 64 canons, deux frégates et plus de 20 bâtimens de transport avec 1500 hommes qui venoient de Géorgie, partie de la province de Caroline en Amérique, qui alloient à Neuf York. Monsieur d’Estaing a été blessé au bras et à la cuisse en montant à l’assaut à Savannah, ce qui l’a obligé de repasser en Europe après avoir renvoyé onze vaisseau à le Martinique et avoir battu deux fois l’amiral Biron. Dieu nous fasse la grasse de nos armes, l’année prochaine, soient heureuse contre cette race exécrable, afin que la paix que nous espérons, nous rende le commerce libre sur mer.
Les Anglois nous ont pris Pontichéry, place que nous avions sur la presqu’isle du Gange, sur la coste de Coromandel en Asie. Il faut espérer que nous nous vengerons.
Laus Deo Dieque
Parae.
François-Marie Récamier, notaire à Cressin-Rochefort
1779 Saint-Germain-de-Joux
1780 Ochiaz
L’année 1780, le quatre juin, sur les quatre heures du soir, deux nuées se réunirent au haut de la montagne et produisirent un tel déluge que dans le tems d’environ une heure et quart, les torrens formés tout à coup amenèrent dans le village plus de vingt mille voiturez de gravier. Tout le monde se crut perdu et heureusement personne ne périt. On n’avoit jamais rien vu de semblable. On en fut quitte pour la peur.
Jacquinod, curé d’Ochiaz
1781 Ochiaz
1781 Verjon
1781 Chaveyriat
Le 21 juin, jour de l’Octave du très saint sacrement, il plût abondament tout le jour et nuit, que la rivière se trouva le lendemain si prodigieusement grosse, qu’il y avoit de l’eau dans la maison du moulin plus de huit pouces d’hauteur. Les foins qui ne se trouvèrent pas être passés le long de la rivière, furent ou entrainés par le courant de l’eau, ou tout sablés. Au dire de plus anciens, il y avoit trente ans que la rivière de Chaveyriat n’avoit pas été si grosse.
Denuzeret, curé de Chaveyriat
1781 Saint-Germain-de-Joux
Nota : cette année a été asses sèche. Les pluyes ont commencés le 19 aoust, jour auquel pendant la grande messe de l’église de Saint-Germain, le feut du ciel tombat sur une maison nouvellement bâtie en haut et à une portée de fusil de ladite église par Louis Joshef Julliant dit La Peinas, habitant dudit Saint-Germain, en sorte que ce dernier qui se gardoit pendant la messe, entendit le coup de tonnerre fort sec, qui fit tomber des pierre de sa cheminée, se jette dans son bled en paille et consumat le tout malgré tous les secourts que ceux qui étoient à la messe( laissant le curé tout seul à l’église pour finir la messe) donnèrent. L’on en sorti que quelques linges et meubles.
Cette année a été passablement fertile en bleds, excepté nos environ qui ont été endommagés par un brouillard. Quant au vin, elle a été très abondante et le raisin a été très mur à cause de la sécheresse qui a commencé au vingt et vingt-un may, si bien que les vin ne se sont vendus que douze à dixhuit livres la maconaise tenant 120 pots. Les bleds et légumes du printemps ont été très endommagés de la sécherresse dans les environ, notament Echallon, dans les endroits fondés sur les rochers
Louis Guillerminet, notaire à Saint-Germain-de-Joux
1781-1782 bourg-en-Bresse
1782 Saint-Germain-de-Joux
1782 Chaveyriat
1782 Champfromier
1783 Champfromier
La disette de l’année précédente a fait souffrir bien des gens, mais grâces à Dieu, on est parvenu à la moisson sans que personne ait péri par la fin et sans qu’il y ait eu des maladies qu’on avoit lieu de craindre, à cause des mauvais aliments dont le plus grand nombre s’étoit nourri. C’a été dans le courant de l’été de 1783 qu’on a vu dans l’athmosphère une espèce de fumée ressemblant au brouillard. Les physiciens ons beaucoup raisonné et déraisonné sur cette fumée qui a été généralement répandue sur tout notre continent et sur la mer, et qui ne disparoit même encore entièrement en ce moment, quoiqu’elle dure depuis près de huit mois. Les tonnerres ont été fréquent et éffrayants. Ils sont tombés quatre fois dans cette paroisse, sans y avoir causé des dommages considérables. Les tremblement de terre, les oragants, les innondations ont été fréquents en différents endroits.
Le ballon aérostatique de Monsieur de Mongolfier a pris naissance en 1783 et a prêté matière aux raisonneurs oisifs et aux conjectures des sçavants qui prétendent enterer des connoissances utiles. Videbutur intra. Mais j’ai bien peur que ce ballon ne fasse casser quelque membre ou perdre la vie à quelqu’un de ceux qui voudront voler avec cette nouvelle machine.
Genolin, curé de Champfromier
1783 Ochiaz
Cette même année, un brouillard continuel a régné tout l’été de façon qu’on regardoit aisément et sans être éblouis le soleil qui paroissoit rouge, et d’une circonférance une foie plus grande. Le peuple s’en effrayoit. On a éprouvé dans la même année des maladies épidémiques dans bien des endroits et surtout dans les pays de Gex et Bresse. On n’avoit jamais enterré tant, et de si furieux tonnerres et on ne rapppelle pas d’époque où il eut tué tant de monde et causé d’autres fléaux que dans cette même année.
Jacquinod, curé d’Ochiaz
1783 Arlod
« En cette année 1783, pendant tout l’été et l’automne, surtout dans les plus beaux jours, l’atmosphère a été abscurcie par une éspèce de brouillards assez épais, occasionnés par les axhalaisons, volcans et horribles tremblements de terre arrivés dans la Sicile et la Calabre. Les tonneres ont été fréquens et ont tué beaucoup de mondes et de bétail. Ce 28 décembre, jour des Saints Innocents, j’ai entendu trois coups de tonnere venants du côté de Nantua. »
Génolin, curé d’Arlod
1783 Cressin-Rochefort
La présente année 1783 a étée remarquable par plusieurs événement :
1° par la paix qui s’est conclue entre la France , l’Angleterre, l’Espagne, la Hollande et les Etats-Unis de l’Amerique, de laquelle paix les articles préliminaires furent arrêttés à Paris le 20 janvier. Et elle a étés publiée en décembre.
2° par des brouillards secs qui ont durés depuis le 15 juin jusques à la fin de la présente , ce qui a accasionné quantité de fièvres doubles tierces qui ont dégénérées en quartre et ont moissoné beaucoup de monde. Il n’y a eu d ‘exempt, dans nostre paroisse, des fièvres, que la famille.
3° par l’invention des globes aérostatiques faits par Monsieur mongolfier d’Anonai en Vivarais.
Supert omnia deus
Nota : le 15 février de la présente année, il y eu de si violents tremblements de terre dans la Calabre intérieure et en Sicile, que la ville de Messine a étée totalement détruite et Calabre totalement renversée, au point que la carthe thopographique n’est plus la même, que des montagnes ont disparues et des rivières navigables ont disparue en Calabre.
Monsieur la Marquis d ‘Arlande et Monsieur de rosier sont partis dans un baslon aérostatique du château de la Muette et sont allés descendre au bout du fauxbourg Saint-Marceau.
Messieurs Carles et Robert, inventeurs du gaz inflamable, sont partis aussi dans un baslon des Thuileries et ont traversé Paris et sont allés tomber au- delà de Paris de l’Isle-Adam sans aucun mal et se trouvoient bien dans le globe.
Nota : les brouillard ont gatés tous les bleds. Ils n’ont rien vallus et ce qui on causé qu ‘il est toujour trèz cher, le froment vallant à Noël 4 livres la mesure. Les vinx n’ont rien vallus : tous les raisins blancs ont été tellement pouris que l’ont ne les a pas vandangés.
François-Marie
Récamier,notaire à Cressin-Rochefort
1783 Chaveyriat
1783 Saint-Germain-de-Joux
L’explication la plus plausible à ce brouillard est l’irruption du Lakidar, chaîne de volcans d’Islande qui provoqua entre 1783 et 1785 une gigantesque coulée de lave de 650 km². Les gaz ( 24.5 millions de tonnes de souffre dégagées) et cendres ont alors empoisonné toute l’île, provoquant la mort de près de 10000 personnes, de la moitié du bétail et une faminne épouvantable. Les fumées dégagées en quantités énormes ont recouvert une bonne partie de l’Europe occidentale pendant de nombreux mois. En Ecosse, l’année 1783 a d’ailleurs été appelée l’année des Cendres. L’épanchement de poussière volcanique n’a pas été sans conséquences sur le climat, les récoltes et a même provoqué quelques émeutes. Cet événement est de l’avis de certain un élément à considérer dans l’origine de la Révolution française.
1784 Arlod
1784 Chaveyriat
1784 Saint-Germain-de-Joux
1784-1785 Arlod
1785 Champfromier
1785 Chaveyriat
1785 Villard
1786 Saint-Germain-de-Joux
1786 Saint-André-d’Huiriat
Le dix juillet de la présente année, la grêle est tombée à une heure après midi et à 3 de la même journée sur cette paroisse. Elle a vendangé une partie de nos raisins. Elle a tombée une seconde foie le 16 août à 3 heures après midi. Elle a achevé de vendanger l’autre partie.
Sit
nomen
domini benedictum.
Pierre Reboul, curé de Saint-André-d’Huiriat
1788 Chaveyriat
Il commençat à geler bien fort le jour de la sainte Catherine, 25 novembre 1788. la gelée fut si forte que le jour de la fête de saint André, la Saône étoit prise. Le froid fut toujours en augmentant pendant tout le mois de décembre. Les plus anciens ne se ressouvenoient pas d’avoir vû geler aussy fortement, surtout le 28,29,30 et 31. Le froid de ces quatre jours-là surpassa le froid de 1709. Il y avoit un peu de neige sur les bleds.
L’histoire ne fournit pas d’exemple d’un hyver aussi long, aussi froid, aussi constant que celui que nous avons éprouvé le mois de décembre 1788. Le 24 novembre dernier, le froid et la gelée commençat à se manifester ; Le froid est allé en augmentant, geleant de plus en plus fort, à toutes les heures du jour et de la nuit, jusqu’au 25 décembre, qu’un faux dégèle s’étoit annoncé. Mais la gelée repris deux jours après avec plus de force qu’auparavant. La gelée dans les étangs étoit de 22 pouces d’épaisseur. Le froid s’est porté dans la durée à des degrés plus grand et plus constant qu’en 1776 et plus froid. Les thermomètres en 1776 furent à 16 degrés un quart. Celui du 31 décembre dernier le surpasse de deux degrés et demy. La gelée constante de 1776 fut de 24 jours, depuis le 29 janvier jusqu’au 2 fevrier. Le froid de 1788 : dejàs 36 jours. L’hyver de 1740 fut long, mais le thermomètre ne descendit pas plus bas qu’à dix degrés et demy au dessous de la glace. Quelle différence avec 18 degrés trois quarts où les thermomètres sont descendus en 1788. L’hyver de 1709 qui fut désastreux par les effets occasionnés par les pluies et de grands froid qui succédèrent fut moins long. Le thermomètre descendoit au plus bas à 15 degrés au dessous de la congélation.
Denuzeret, curé de Chaveyriat
1788 Arlod
1788 Cressin-Rochefort
1788 Saint-Paul-de-Varax
1788 Ochiaz
1789 Brégnier
1789 Saint-Germain-de-Joux
1789 Chaveyriat
Lundi 5 janvier 1789, le froid fut si excesif, que le vin et l’eau furent gelés à glace à être cassée avec les doigts en disant la messe ce jour là. C’est le jour de l’hyver qui fut le plus froid.
Denuzeret, curé de Chaveyriat
1790, Saint-Germain-de-Joux
Le 29 may, il a grêlé dans les parroises d’Apremont au dessus du Crest d’Echallon et dans la parroisse de Belleydoux où il a fait des fossés considérables dans les chemin et terres de six à huit pieds de profondeur. Quant à l’hivers, il n’a pas été bien rude.
Louis Guillermet, notaire à Saint-Germain-de-Joux
An 10, Villard-les-Dombes
Nottes remarcables :
La nuit du seize mai de l ‘année dix de la République française, il a gellé une quantité de seigles qui avoient passé la fleurs, de même qu’une grande parties des vignes, tous les turquies, aricos, pomme de terres, chanvre, beaucoup des arbres à fruits, le jardinages, et une grande parties des bois tally, de m^me que les bros de chaines, au point que les bleds seigles a augmenté de vingt sols par mesures et le vin de dix-huit francs par bareils.
Fait à Villard ce dix prairial an dix par moy adjoint soussigné, faisant les fonctions d’officier public de l’état civil.